Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
13 janvier 2006 5 13 /01 /janvier /2006 18:54
Aujourd'hui, maman a subi une ponction de liquide amniotique de 2,2litres. Elle avait ce que l'on appelle un "hypamnios", ou trop de liquide dans le ventre. C'est dû au fait que la petite ne peut pas digérer le liquide continuellement produit par la maman mais aussi par le bébé (par sa peau !). Les conséquences en étaient très lourdes: douleurs de dos, problèmes digestifs, peau à éclater... Le prélèvement se passe comme pour une amniosynthèse: on introduit une seringue dans l'utérus et l'on tire le liquide. Il y a à chaque fois un risque de fausse couche (comme quand on crêve un ballon, il éclate...) et il faut veiller à ne pas toucher le bébé grâce à une échographie.

Cette fois, c'était le deuxième prélèvement que l'on faisait, après le premier il y a 3 seulement semaines. Apparemment, le bébé est bien accroché car nous sommes passés entre les mailles de la fausse couche. La petite a beaucoup de vigueur: elle est comme dans une piscine et bouge à son aise. Après la ponction, c'est plutôt la maman qui "jongle": l'utérus en se contractant sous l'effet du moins de pression fait mal. Ma femme a beaucoup souffert à la première ponction mais moins à la seconde. Je pense que c'est dû à sa psychologie: la seconde fois elle était préparée et j'étais présent pour la soutenir alors qu'à la première elle s'est retrouvée toute seule (sonnette deffectueuse et moi à la maison, avant qu'on m'appelle pour me dire que cela allait mal...).

Ce n'est pas la première fois que je me rends compte de mon impuissance face à la souffrance, où je me dis que je ne suis pas le Christ, que je ne peux pas porter sur moi la souffrance des autres. Au contraire, j'ai besoin du Christ afin qu'il m'aide à supporter la souffrance des autres malgré mon impuissance. Dans le cas de mon épouse, ma présence à ses côtés, même impuissante, l'a grandement aidée.

Nous avons aussi eu affaire à un corps médical qui a une intriguante façon de gérer la douleur: alors que ma femme se tordait dans des souffrances sans nom, un médecin est venu discourir sur les vertus thérapeuthiques de tel ou tel médicament. Il a fallu que je me fâche pour qu'il décide d'envoyer une sage femme chercher ce qu'il fallait. Là encore, comment peut on s'accoutumer à voir souffrir des hommes et des femmes tout en théorisant sur les "vertus sanctificatrices de la douleur" ? Peut être parce qu'ils ont vu une Bible ouverte dans la pièce ont-ils pensé que nous étions contre toute aide médicale et que cela expliquait aussi notre volonté de garder l'enfant malgré ses handicaps ?

En tout cas je veux vraiment dire merci à toutes les mamans qui souffrent de porter leur enfant: l'Amour transfigure vraiment la douleur. Si les hommes souffraient autant pour donner la Vie, il y aurait probablement moins de guerre sur Terre.

Laurent
Partager cet article
Repost0

Articles RÉCents

Liens